Oneiroi : Bonjour Michèle !
Tu publies ton tout premier roman, Boulevard des pas perdus, chez nous. À cette occasion, on aimerait en savoir un peu plus sur toi.
Peux-tu nous parler un peu de ton parcours, tes passions, tes projets du moment ?
Michèle Devernay : Bonjour ! Et bien, cela peut peut-être paraître contradictoire, mais je suis scientifique de formation et je travaille dans l’informatique en tant que chef de projet. Pourtant, je lis depuis toujours… Je me souviens que quand j’étais petite, il suffisait de me donner un livre pour ne plus m’entendre pendant des heures. Je disparaissais littéralement, ou alors c’étaient les autres qui disparaissaient autour de moi, allez savoir… Mais le résultat était le même !
Les livres sont un élément essentiel à ma vie, j’en ai toujours un sur moi et je ne connais pas l’ennui. Côté écriture, j’ai longtemps participé à des jeux d’interprétation sur forum. C’était la mode à une époque, il s’en montait je ne sais combien par semaine, dans tous les genres possibles et imaginables. J’adorais ça ! Il s’agissait d’interpréter un personnage dans un univers donné, de le faire interagir avec d’autres, de lui faire vivre des aventures et de le faire évoluer. Je crois que ç’a pas mal (dé)formé mon écriture… !
Puis, je me suis mise à l’écriture de nouvelles. J’ai très vite rejoint une communauté d’auteurs qui s’appelle L’Allée des Conteurs, un endroit plein de gens formidables qui m’ont beaucoup aidée, encouragée. Les nouvelles sont devenues des novella, puis des romans…
O : As-tu un genre littéraire de prédilection ? Des écrivains, des livres fétiches ?
MD : J’ai lu récemment l’interview de Norman Jangot et ça m’a fait sourire : mon auteur préféré est aussi Stephen King ! Je le suis depuis le collège, j’ai tout lu de lui, je suis très admirative de ce qu’il fait. Côté fantasy, je citerai sans hésitation Robin Hobb pour la cohérence de ses univers et pour son personnage du Fou, un être fascinant. En thriller, j’apprécie des auteurs comme Maxime Chattam ou encore Cédric Sire.
J’adorerais être capable de me lancer dans l’écriture d’un thriller, mais je ne me sens pas prête. Un jour peut-être… En attendant, j’ai largement de quoi m’occuper avec les littératures de l’imaginaire où je me sens plus à l’aise !
O : Ce n’est pas ta première incursion dans l’écriture mais Boulevard des pas perdus est ton premier roman. Quelles spécificités, quels avantages, quels défis proposent le long format ?
MD : L’écriture d’un roman me terrifiait et j’ai longtemps repoussé !
J’écris lentement et j’ai un travail extrêmement prenant. Le temps que je suis en mesure de consacrer à l’écriture chaque jour est assez variable et j’étais consciente que l’écriture d’un roman risquait de me prendre au moins un an, voire deux. Je n’arrivais pas à me projeter sur cette durée. Ça me paraissait insurmontable !
Mais c’était aussi l’opportunité de développer mon univers et mes personnages de manière bien plus approfondie que dans une nouvelle ou même une novella. C’était tout l’intérêt…
O : Quelles méthodes ou rituels as-tu mis en place pour y faire face ?
MD : C’est sur Boulevard des pas perdus que j’ai commencé à travailler avec un plan.
Avant cela, j’écrivais un peu au feeling, je me laissais porter par l’intrigue. Mais pour mener à terme un roman, j’avais besoin d’une structure plus aboutie, avec des parties clairement définies et des chapitres séquencés. Je me suis rendue compte que mon écriture en était facilitée, je savais précisément où j’allais, sans pour autant fermer la porte à l’inspiration de dernière minute qui vient tout chambouler !
D’un point de vue organisationnel, j’ai fait en sorte de consacrer tous les jours du temps à mon roman. Ce n’était parfois qu’une demi-heure, en fonction de mes disponibilités, mais l’important était d’acquérir une certaine régularité et de ne jamais me couper complètement de mon histoire.
O : Comment t’est venu l’idée de la Brume, ce brouillard étrange et meurtrier qui envahit les rues du Paris de Boulevard des pas perdus ? Quelle est la genèse de ton roman ?
MD : Boulevard des pas perdus est né en 2016 d’un petit défi tout bête qui consistait à placer trois termes précis dans un texte d’au moins mille mots. Je venais de lire un roman qui se passait à Londres à l’époque victorienne où il était question d’un tueur à la Jack l’Éventreur. Je me suis inspirée de cette atmosphère très particulière pour ce petit défi. Il est en ligne sur mon blog, pour les curieux !
Toujours est-il qu’une fois ce texte écrit, il m’a trotté dans la tête pendant longtemps. J’avais certes inventé Camille [ndrl : le personnage principal du roman] et puis cette brume étrange, mais je ne savais pas moi-même où tout cela menait. J’ai eu envie de le découvrir et j’ai repris la plume…
O : Pourquoi avoir fait le choix de la fantasy urbaine ?
MD : Je sais à peine ce que c’est ! J’exagère mais tous ces genres et ces sous-genres me dépassent un peu. J’écris des histoires, selon mon inspiration du moment. Ça peut être du fantastique, de la science-fiction ou de la fantasy, peu importe. On m’a fait remarquer récemment que la source de mon inspiration est généralement un décor et c’est vrai…
Du coup, j’imagine qu’en fonction du décor, le genre de l’histoire s’impose de lui-même. Du fantastique pour les pierres dressées du Chant des ombres, de la science-fiction pour la cité sous-marine des Héritiers de Cendre, de la fantasy urbaine pour le Paris de Boulevard des pas perdus…
O : Quelles ont été tes sources d’inspiration pour ce récit ? T’es-tu inspirée d’expérience personnelle ? De personnes existantes ? D’autres choses ?
MD : Je n’ai jamais été très intéressée par les écrits réalistes. En tant que lectrice, j’ai toujours recherché l’évasion au travers de mes lectures. Je crois que je reproduis tout simplement ce schéma pour l’écriture.
Je lis plus d’une cinquantaine de livres par an et je regarde aussi beaucoup de séries, toujours dans les genres de l’imaginaire. Mes sources d’inspiration sont là. Il suffit parfois d’une phrase sans importance pour que mon cerveau se mettre en branle. Boulevard des pas perdus n’a pas fait exception.
O : Que penses-tu de notre choix de passer par le financement participatif ?
MD : Je ne sais pas très bien… D’une certaine manière, c’est un peu effrayant de se dire que la suite dépend un peu du bon vouloir et de la générosité d’illustres inconnus. D’un autre côté, c’est gratifiant aussi de voir qu’on peut les intéresser ! Et ça booste, ça donne envie de les satisfaire et même d’écrire d’autres histoires qui pourraient leur plaire.
O : Quels sont tes projets d’écriture pour l’avenir ?
MD : Juste avant de me remettre à Boulevard des pas perdus, j’ai terminé le premier jet d’un roman de fantasy jeunesse. Je le laisse reposer quelques mois, j’avais vraiment besoin de passer à autre chose, mais j’y reviendrai, aucun doute là-dessus.
Sinon, je prépare actuellement la suite d’une novella de science-fiction intitulée Les Héritiers de Cendre. Je ne sais pas très bien ce qui se prépare dans ma tête, mais je peux d’ores et déjà vous dire que ce sera encore un truc un peu hybride !
O : As-tu un site web, un blog, des réseaux sociaux où tes futurs lecteurs pourront te laisser des messages ?
MD : J’ai un site, une page Facebook et un compte Twitter.
Pour ne pas me trouver, il faudrait vraiment le faire exprès ! :p
Merci !