Je suis rentrée de ma première saison de festivals avec une constatation qui m’a interpellée : la plupart d’entre vous pense qu’Oneiroi a une équipe de plusieurs personnes pour mener le bateau. Une fausse idée dont je suis responsable puisque les réseaux sociaux de la maison s’expriment avec le « nous » et que le site comprend une page présentant l’équipe.
La réalité est bien différente.
Oneiroi est une entreprise individuelle, c’est-à-dire qu’elle n’est composée que d’une seule personne, en l’occurrence moi, Camille Ragot.
Concrètement, je gère seule au quotidien tous les aspects d’une maison d’édition : l’éditorial bien sûr (lecture des manuscrits, corrections, mise en page…) mais aussi la communication (réseaux sociaux, flyers, newsletter…), la fabrication (choix des papiers, des vernis ou autres, vérification des couleurs…), la comptabilité, l’administratif (établissement des contrats d’édition, notamment la déclaration des droits d’auteur à l’URSSAF qui prend un temps fou), la vente (participation aux festivals qui me prennent une grande partie de mes weekends sur l’année, gestion de la boutique en ligne), la diffusion (démarchage et visite aux libraires, organisation de dédicaces…), la distribution (envoi des commandes des libraires, des clients de la boutique en ligne et des clients Ulule).
Qui est cette équipe et ce « nous » ?
Vous vous demandez sûrement pourquoi il y a une page présentant l’équipe sur le site s’il n’y a pas d’équipe au quotidien. Eh bien, il s’agit de personnes bénévoles qui m’aident en fonction de leur envie et du temps dont elles disposent. Pour les remercier de cet investissement, je tenais à valoriser leur travail en vous les présentant.
Et pourquoi le « nous » dont je parlais au début de cet article ? Je considère Oneiroi comme une maison au sens de foyer. Même si je gère le côté entreprise, nos éditions ne seraient rien sans leurs auteurs. Oneiroi, ce n’est pas que moi, c’est aussi ces artistes qui me font confiance pour porter leurs textes, ainsi que le graphiste avec qui je travaille régulièrement et les illustrateurs qui imaginent nos sublimes couvertures. Sans oublier mon mari, Paul, qui m’aide quotidiennement, me soutient dans les moments difficiles, partage ma joie face à l’accueil réservé aux livres que je publie et me relaie sur le stand pour que je puisse souffler un peu.
Sans toutes ces personnes à mes côtés, j’aurais certainement abandonné face à la crise covid, à celle du papier. Avec toutes ces personnes à mes côtés, je sais qu’Oneiroi a un bel avenir.
Prendre le temps
En plus de tout cela, depuis le 1er mars 2022, j’ai pris un emploi salarié à mi-temps en parallèle. En effet, l’édition ne me permet toujours pas de me rémunérer et faire vivre quatre personnes (mon mari, moi et nos deux enfants) avec un seul salaire était un peu compliqué. Et puis, j’avais besoin de faire redescendre la pression qui pesait sur mon entreprise. Ainsi, je suis plus libre de prendre le temps de faire les choses bien pour Oneiroi et de souffler quand j’en ai besoin.
Voilà pourquoi le rythme de parution de 2022 est quelque peu ralenti, pourquoi je mets un peu de temps à répondre aux mails ou que les publications sur les réseaux sociaux se font plus rares. Voilà aussi pourquoi les délais de réponses pour les soumissions peuvent être très longs.
Malgré tout, Oneiroi continue d’avancer, de se faire une place, de trouver son public. Chaque fois que je participe à un festival et que vous venez à notre rencontre, que vous me dites que les couvertures de mes livres sont magnifiques, que le stand est beau et, surtout, que vous avez passé un super moment en compagnie des textes que j’ai sélectionnés, alors la motivation remonte en flèche et je me rappelle que mon métier a du sens.
Merci à vous tous qui me soutenez, qui nous soutenez ! 😊