Entretien avec Gwendal Lemercier

Illustrateur brestois qui a réalisé l’ex-libris steampunk de notre campagne de financement participatif en juin 2019

Oneiroi : Bonjour Gwendal !
Tu es l’illustrateur de l’ex-libris de notre première anthologie Écologie et folie technologique. À cette occasion, on aimerait en apprendre un peu plus sur toi. ☺

Tout d’abord, peux-tu nous parler un peu de toi, de ton parcours, tes passions, tes projets actuels ?

Bonjour ! Après un BTS en design et un diplôme en art à l’école des Beaux Art de Brest, j’ai souhaité m’orienter vers l’édition et l’illustration dans un premier temps. Puis, je me suis initié à la bande dessinée… Ces deux activités ont toujours été menées de concert, ce qui m’a permis d’envisager plusieurs univers à déployer en image et j’avoue avoir toujours eu un faible pour le steampunk. C’est un univers qui reviendra sous mes crayons et pinceaux régulièrement jusqu’à ma dernière série BD, Alias Némo, qui modernise un peu l’œuvre de Verne en reprenant le parcours du capitaine Némo dans une idée davantage orientée steampunk.

O : Quelles sont tes sources d’inspiration pour tes illustrations ?

Je m’appuie beaucoup sur l’existant en architecture en décoration intérieure de style Art Nouveau et beaucoup d’artistes m’intéressent pour leurs approches : par exemple, quand Didier Graffet utilise de grands espaces dans ses cités rétro-futuristes, il offre à ce genre une démesure qui nous invite au voyage. Je regarde également beaucoup le travail d’Olivier Ledroit, plus orienté BD mais avec ces mêmes références : il va jusqu’à utiliser un rétro-futurisme teinté de streamline de style Raymond Loewy, ce qui propose de nouvelles pistes esthétiques. Le steampunk se marie assez bien avec l’Art Déco et pour ce qui est des machineries on a un grand siècle d’inventions sous les yeux afin de trouver nos idées.

O : Pourquoi avoir choisi d’explorer le steampunk dans ton travail ?

Je crois que ça tient au fait d’avoir côtoyé, enfant déjà, les collections d’objets historiques de mon père sur la marine. Mon arrière-grand-père était officier mécanicien sur les navires à vapeur, ce qui a laissé dans la famille toutes sortes de vestiges et une nostalgie pour cette époque où le voyage faisait rêver à l’instar des écrits de Jules Verne.

Puis, dans mes études, je me suis beaucoup documenté sur les XVIIIe, XIXe siècle et sur l’Art Nouveau, ce qui me permet d’être à la fois intéressé par l’architecture, le design et la mode de cette époque. Quand on regarde le style Macintosh, le style Majorelle et celui d’Antoni Gaudi par exemple, on remarque que cette époque, en très peu de temps, a envisagé de nombreuses formes nouvelles, célébrait la nature et appréhendait autrement la vie en société. La guerre de 1914 aura tué ce rêve. Cela ne nous empêche pas d’observer à nouveau cette exploration artistique en transposant aujourd’hui avec notre vision contemporaine toutes nos réflexions dans un univers qui perpétue ce rêve.

O : Comment as-tu abordé la conception de cet ex-libris ?

Je suis resté aussi proche que possible du thème : il y a une opposition visuelle entre les réseaux de tuyaux grouillants et s’enfonçant dans les sols avec les bâtiments verticaux et les colonnes de fumées qui s’érigent au dessus. Une composition en deux parties bien distinctes comme le suggère le titre.

O : Nous t’avons contacté à la dernière minute pour cette campagne. Comment as-tu géré un délai aussi court pour la réalisation de cette image ?

Je ne réfléchis pas vraiment en terme de temps : si le projet me plaît, l’énergie est là pour le faire. Ce fût donc un plaisir.

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